La petite Iekaterina ne put retenir ses larmes alors qu'elle frottait ses paumes abimés sur sa robe. Alors qu'elle essayait de se relever, son frère arriva à ses côtés, l'air furieux. « Rina', qu'est-ce que tu as fait ? » Iekaterina prit un air contrit, ne sachant pas quoi dire à son frère. Celui-ci voyant son air désolé se radoucit. « Je ne veux pas que tu te fasses mal. Tu dois faire plus attention ! D'accord ? » Rina' prit une moue boudeuse, levant ses yeux tristes vers son frère. « Mais, Yulian et toi vous m'avez laissée toute seule ! Moi, je voulais aller avec vous.» Elle essuya ses larmes, alors que son frère la serrait contre lui, soupirant face au caractère buté de sa sœur. « Tu sais bien que parfois, on a besoin d'être juste tous les deux. Ça ne veut pas dire qu'on t'aime moins. » Elle hocha la tête, montrant qu'elle comprenait. Cependant, c'était plus fort qu'elle, elle ne supportait pas de savoir qu'ils étaient ensemble sans elle. Sa mère finit par arriver, poussant un cri en voyant l'était dans lequel elle s'était mise. Attrapant Rina' pour nettoyer ses blessures, elle la sermonna. « Mais enfin Rina', qu'est-ce qui t'a pris d'essayer de suivre Yulian et ton frère ?» La petite ne répondit pas, sa tête plongée dans le cou de sa mère alors qu'elle jouait avec une boucle blonde. C'est son frère qui fut chargé d'expliquer ce qui s'était passé, sa mère riant du tempérament casse-cou d'Aniya.
« Ça c'est ma fille ! » Rina' sauta des bras de sa mère, réclamant un câlin de son père. « Tu as raison mon ange, ne laisse jamais qui que ce soit se mettre en travers de ta route ! Tu dois apprendre à devenir forte. » Il caressa ses cheveux brun avec fierté, ravie de voir qu'elle avait hérité de son tempérament fonceur.


« Je t'en supplie, je ne le pensais pas. Ce n'était que des paroles en l'air ! » Iekaterina dévisagea la jeune femme avec un air indifférent, ne se laissant pas attendrir par ses yeux bordés de larmes et son air désespéré. « Je t'avais prévenu Aniya, on ne touche pas à ma famille. Tu aurais mieux fait de partir quand je te l'ai dis. Je déteste les balances !» Comment pouvait-elle croire qu'elle allait la laisser en vie alors souhaitait révéler des choses compromettantes sur son frère à la police. Cette imbécile avait tenté de le séduire et voilà comment elle se vengeait de son rejet. Il fallait vraiment être stupide pour croire qu'elle pourrait réussir sans se faire prendre la main dans le sac. Elle afficha un sourire amusé, tout en pointant son arme sur la tête de la jeune femme qui était à genoux devant elle, fermant enserré par ses deux gardes du corps. Elle fixa l'horizon, laissant son regard se perdre sur le lac gelé non loin d'elle. « Bien, on ne va pas discuter pendant des heures. Tu vois ce lac » elle eut un sourire indulgent en voyant la jeune femme suivre son regard avec une expression angoissée. « Je serais ravie de te voir marcher dessus. » Évidemment, cela n'avait été aussi simple, elle s'était débattue, trouvant dans son désespoir la force nécessaire pour se battre, mais elle n'avait pas fait le poids. Le lendemain, on avait retrouvé son corps prisonnier de la glace, personne n'avait compris ce qui s'était passé. Ou plutôt tout le monde s'était tu, gardant le silence face aux quelques téméraires qui avaient oser poser des questions. Ne jamais s'en prendre à un membre des Romanov, voilà la règle d'or pour survivre.


Elle marchait dans les couloirs de la prison ignorant les paroles déplacées, murmures ou insultes. Elle avait appris depuis bien longtemps à garder son sang froid en toute circonstance. Elle laissa les gardiens la fouiller, avant de la laisser entrer. « Bonjour papa, tu as l'air en forme. » Elle sourit en le voyant la fixer avec méfiance, et s'assit en face de lui tout en croisant les mains sur la table. « Que fais-tu ici ? Tu viens t'assurer que je suis bel et bien enfermé comme tu l'espérais ? » Elle soupira face au ton amer de son père, le fixant avec agacement comme l'aurait fait un adulte devant un enfant pris en train de faire une bêtise, mais niant fermement. « Tu devrais être heureux d'être enfermé. Si je n'avais pas usé de ma position, tu serais mort depuis longtemps ! » Elle ignora sciemment le regard noir qu'il lui jetait, les tremblements qui l'agitaient ou l'expression furieuse qu'il avait prise. « Je devrais te remercier peut-être ? » Elle eut un sourire en le voyant s'énerver, alors qu'elle, elle gardait un visage impassible.« Tu devrais. Si je ne te protégeais pas, ton séjour ici ne serait pas aussi agréable ! Tu ferais mieux de réfléchir à tes propres fautes au lieu de me reprocher mes choix ! » Elle vit parfaitement son geste, et sut que s'il n'avait pas été attaché il l'aurait giflée.
« Tu as rejoins le KGB, alors que ton frère et toi auriez du reprendre la tête de notre clan. » Elle resta stoïque, ne montrant aucune émotion alors qu'il crachait avec haine le nom du KGB, mais retint à grand peine de le frapper quand il parla de son frère. « Je t'interdis de parler de lui. Si tu n'avais pas été si orgueilleux, si stupide, il serait encore en vie. » Elle se ressaisit avec difficulté, lui lançant un regard froid tout en retournant près de la porte. «Peu importe... J'étais juste venue pour te dire que je m'en vais. »

« Donc, vous parlez russe, hébreu, anglais, italien ... » Iekaterina fixa l'homme qui lui parlait sans ciller, l'interrompant même, agacée par la lenteur de cette "discussion". « Et aussi, espagnol, et français. Est-ce que vous devez vraiment faire trainer les choses où on peut un peu les accélérer !» Il ne répondit pas, parcourant son dossier, et s'arrêtant sur un détail. « Vous avez des liens avec la mafia russe, avez travailler pour le KGB et avez des amis parmi le Mossad. Qui nous dit que nous pouvons-vous faire confiance ? » Elle sourit quand il énonça certains détails, sachant d'avance que c'était un atout et non un handicap. « Si j'avais eu la moindre mauvaise intention vous seriez déjà mort. Le fait que j'ai appartenu ou est des liens avec ces groupes me donnent justement plus de valeur, car je connais leurs méthodes.»

Il l'observa quelques secondes, avant d'enchaîner sur un sujet qui n'avait pas de rapport. « Je vois ici que vous avez été mariée. Que s'est-il passé ? » Elle sentit son cœur se serrer en repensant à cette période, mais chassa vite ses idées de son esprit pour ne pas flancher.« Pendant un temps j'ai cru que je pourrais changer de vie, mais cela n'a pas marché. » « Comment est-il mort ? » Elle resta plusieurs minutes silencieuse, fixant un point invisible, avant de répondre. « Je l'ai tué ! Il était en fait un agent du KGB chargé de m'espionner. Je n'ai pas eu d'autre choix que de le supprimer. » Elle avait cru pourtant pouvoir se libérer de son passé, et recommencer une nouvelle vie, mais elle avait compris que la seule façon de ne plus avoir aucun lien avec tout ça serait de mourir. « Vous l'aimiez ? » Cette fois-ci, elle n'eut aucun mal à répondre, sachant parfaitement quels avaient été ses sentiments pour lui. « Non, il s'agissait juste d'affection ! » Elle ne l'avait jamais aimé, et avec le recul elle réalisait que c'était une chance. Aurait-elle pu supporter une autre déception ? « Que ressentez-vous par rapport aux gens que vous avez tué ? » Elle haussa un sourcil scpetique face à l'étrange question. « Hé bien pour la première personne que j'ai tué, le contre coup a été difficile à supporter, mais ensuite... Hé bien, c'est horrible à dire, mais on s'y habitue. Disons, que je n'ai pas le choix. Sachant que c'est eux ou moi, je n'ai guère de remord ! » Elle haussa les épaules. Honnêtement, elle n'y pensait plus vraiment. C'était devenu "normal".

« Avez-vous peur parfois ? » Elle eut un sourire en coin. Bien qu'elle s'était forgée une carapace en titane, elle restait humaine, et avait donc peur comme tout le monde. « Comme n'importe qui. Sauf que je n'ai pas peur de mourir ou autre chose simpliste.... J'ai peur du bonheur ! » Elle se délecta de l'expression perplexe de son interlocuteur. « A quoi bon avoir peur de la mort, une fois qu'elle arrive c'est déjà fini, mais le bonheur lui est quelque chose de fragile qui peut vous échapper à chaque instant. » L'interrogatoire avait duré un moment, mais elle les avait convaincu puisqu'aujourd'hui elle était devenu un membre actif de la CIA. Elle avait bien sûr du faire face à la méfiance de certain, mais elle avait prouvé sa valeur et sa loyauté. Mes trucs ceux sont déverrouillés ce qui est intouchables, style ouvrir des coffres, entrer dans des zones ultra sécurisées, je suis la Mc Gyver des serrures en tout genre. J'ai aussi appris le langage des signes, qui peut s'avérer très pratiques et je sais lire sur les lèvres !