jaynsen and bealys, accross two lives.
Il me suit. J’en suis presque sure. Pour avoir passé des mois en compagnie d’agents du FBI je sais reconnaitre les gens louchent. Il l’est. Je ne sais pas ce qu’il me veut et je m’en fiche royalement. Ça fait bien une heure que je l’ai repéré, au restaurant d’abord, puis à la sortie de ce magasin où j’ai fait quelques courses, jusqu’à maintenant, alors que je rentre aussi vite que je le peux. M’enfermer chez moi me semble être la meilleure solution pour le moment.
Tout s’est passé trop vite, je n’ai pas vraiment compris avant que cette voiture s’arrête à côté de moi et que cet homme tente de me pousser à l’intérieur. Je n’ai même pas réagis, j’aurais pu tenter de me défendre mais j’étais paralysé, ou plutôt choquée, je ne m’y attendais pas… Et lui qu’est-ce qu’il fait là ?
« Est-ce que ça va ? » Il semble vraiment s’inquiéter, j’ai du mal à comprendre ce qu’il s’est passé, tout c’est passé trop vite. Je me rappelle qu’il a frappé cet homme et m’a attrapé, m’emmenant dans sa propre voiture. Depuis combien de temps sommes nous garé là ? Je ne le sais pas, je ne sais même pas où je suis.
« Hey ! Vous m’entendez ? Est-ce que ça va ? » Je le regarde, notant pour moi-même que son visage m’inspirait confiance. C’était bien rare, peut être parce qu’il m’avait évité un enlèvement en bonne et due forme, allez savoir.
« Ça va… je crois. » Ma propre voix me semblait lointaine, je me sentais épuisée tout à coup, et je fermais les yeux.
« Ce n’est rien, le contre coup, prenez ça. » Il me tendait une bouteille d’eau et un cachet, je le regardais comme si il était dingue, même si en voyant l’expression de son visage j’aurais juré pouvoir le croire sur parole.
« Ce n’est qu’un complément, c’est pleins de sucres différents… » Il soupira et je me décidais finalement à avaler son truc. Je n’étais pas rassuré mais ne me sentant pas partir dans un demi coma je me dis que tout aller bien. Il restait silencieux, son regard se portant sur les différents rétroviseurs, sans s’arrêter.
« Qui… qui êtes vous au juste ? Et cet homme tout à l’heure.. Qu’est-ce qu’il me voulait ? » J’avais des tas de questions c’était certain, et surtout je me sentais fatiguée pas vraiment apte à entendre les explications que je demandais. Je regardais par la vitre, me rendant compte que nous étions garés devant mon immeuble.
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« Tu m’emmerde ! » Je le regardais avec toute la fureur dont j’étais capable, non mais franchement ! Il commençait sérieusement à me taper sur les nerfs.
« Ravie de l’apprendre, ça ne change rien ! Je ne suis pas là pour être ton pote Bealys, je suis là pour te protéger, point barre ! » Je me rendais compte que mon propre état de colère commençait à le contaminer, lui qui était toujours si calme, c’était la première fois que je le voyais perdre son sang froid.
« Oh ça c’est très clair Jaynsen ! T’en a rien à foutre de ma gueule ce qui t’intéresse c’est juste de satisfaire tes patrons ! » J’étais injuste, je m’en rendais bien compte. Il m’avait sauvé la vie cette fois où un agent avait voulu m’enlever et après cela il avait été très patient avec moi, m’expliquant tout ce que je voulais savoir, me laissant du temps pour accepter, pour apprendre à lui faire confiance. Cela fait tout de même quelques mois maintenant qu’il veille sur moi et je ne l’ai jamais entendu se plaindre. Je suis injuste mais en colère ! Et je crois bien que ce sentiment de n'être qu'un boulot pour lui y est pour beaucoup.
« Pense ce que tu veux je m’en fous… » Ça y est il se défile encore une fois, fuyant le conflit je le vois se diriger vers la porte fenêtre, comme toujours il cherche à s’isoler sur le balcon jusqu’à ce que je sois calmée. Non pas cette fois !
« J’en ai pas terminé ! » Lui si de toute évidence car il continue son chemin. C’est qu’il me connait mal s’il pense pouvoir s’échapper si facilement. Je ne perds pas de temps et le rattrape lui bloquant le passage, risqué quant on fait ça à un agent surentrainé qui porte un flingue, mais peu importe.
« J’en ai assez ! Alors maintenant on va discuter calmement et trouver une solution ! » Je le voyais bien, il me regardait comme si j’étais timbrée, je le suis peut être allez savoir. Lui n’avait rien à se reprocher, il fait son boulot, il me laisse même prendre des décisions que je ne devrais pas prendre, pour me faciliter la vie, mais moi j’ai un problème avec lui un problème de taille même.
« Une solution ? A ton sale caractère de gamine ? » Je le giflais, c’était plus fort que moi, c’était parti tout seul, et rien qu’à voir la manière dont il me regardait, je savais que j’étais allé trop loin cette fois. Je connais mes défauts, je m’emballe vite, pour un rien, mais là j’avais dépassé le peu de limite qu’il m’avait fixé. Il m’attrapait le poignet, me regardant droit dans les yeux. Son regard m’intimida aussitôt, il y avait quelque chose de froid que je n’avais jamais vu jusqu’à présent, pas dirigé contre moi en tout cas.
« Ne refais jamais ça… tu m’entends ? » Il était des plus sérieux et je savais qu’il ne valait mieux pas le contrarier, pourtant au lieu de lui dire oui, je l’embrassais. Non la description exacte aurait été que je me jetais littéralement sur ses lèvres. Il me repoussa, cela n’avait duré qu’une seconde, pourtant j’avais l’impression qu’il m’avait bel et bien rendu mon baiser.
« Non mais t’es dingue ? » Il me lâcha, filant si vite que je ne réagis pas de suite. Pourquoi avais-je fait ça ? Bonne question, son regard sans doute… sa manière de ne pas me laisser le choix, peu importe… Mon dieu ! Je suis amoureuse du flic qui doit me protéger… Je suis dans la merde.
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Je la déteste. Non en fait je n’ai confiance en elle, c’est aussi simple que ça. Cette Bhryseis… Pourquoi est-ce qu’il m’a laissé avec elle, où est-ce qu’il est passé ? Bon j’avoue j’en ai une vague idée. Cela fait deux jours que je n’ai pas vu Jaynsen, depuis que je l’ai embrassé en fait, ce qui est totalement idiot ! Ou compréhensible, je ne sais pas trop, enfin toujours est-il que j’aurais préféré me surveiller toute seule que d’être sous la protection de celle là… Elle n’est pas nette et il sait très bien que je ne l’aime pas. Je n’ai pas le choix, elle est sa partenaire après tout. Jusqu’ici on peut dire que j’avais eu de la chance, Jaynsen me ménageait, il s’était arrangé pour que cette blonde reste loin de moi, en restant dans la voiture ou dans une autre pièce de mon appartement. Purée deux jours ! Qu’est-ce qu’il fait ? Bon d’accord j’aurais pas du l’embrassé, et ça allait être un peu tendu pendant quelques temps, mais j’avais besoin de le voir, j’avais besoin de lui parler. Ça devient ridicule… j’ai besoin de le voir, bon et bien je sais ce qu’il me reste à faire.
« Appelle le s’il te plait ! » Je regardais Bhryseis qui semblait réellement étonnée que je lui adresse la parole, normal… je ne l’aime pas et je lui fais très bien ressentir.
« Je ne peux pas je suis désolée. » Peux pas, ou veux pas ! Voilà une des raisons pour laquelle je ne l’aime pas, elle est proche de lui et j’ai l’impression que quelque chose se trame. La seule fois où j’ai évoqué cela devant lui il m’a dit que je tournais folle… alors j’avais laissé tomber.
« Je demande pas grand chose… où est-ce qu’il est ? S’il ne vient pas je vais le chercher ! » J’étais bien décidée à la menacer de me mettre en danger si elle ne l’appelait pas, si elle ne le faisait pas revenir, là elle n’aurait pas le choix.
« Écoute, Jaynsen devrait être là d’ici deux jours, il est… en mission. » Je haussais les sourcils, me sentant tout à coup complètement à côté de la plaque, ou surtout mise à l’écart.
« Comment ça en mission ? Sa mission c’est de me protéger, moi ! » Je vis Bhryseis esquisser un sourire et cela m’agaça.
« Je pensais qu’il te l’avait dis, du moins il devait le faire avant son départ. » Hm… si je lui en avais laissé l’occasion, je me rendais compte que mes sautes d’humeurs avaient du contribuer à notre manque de communication. Deux jours encore, mais où pouvait-il bien être ?
« Et… il est où exactement ? » Elle baissa la tête, reprenant sa lecture comme si je n’avais pas posé de question. Je marmonnais un « j’aurais du m’en douter » et partais m’enfermer dans ma chambre. Deux jours… ça risque d’être tendu avec celle là, mais pas autant que lorsqu’il sera là, il doit surement me détester… et même si c’est pas le cas, qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ? « Désolé, je sais pas ce qui m’a pris, ça n’arrivera plus… » Aucune chance, je ne suis pas désolée et surtout je ne compte pas lui promettre de ne pas recommencer alors que je n’ai qu’une envie c’est bien celle-ci. Peu importe, je crois que pour une fois je n’ai qu’à attendre de voir…